Amérique Australe > Les Galapagos
Escale de pirates et de boucaniers opérant sur le littoral Pacifique de l’empire espagnol, l’archipel des Galápagos est longtemps demeuré en marge des grands couloirs commerciaux et de tout projet colonial d’envergure. Lorsque Darwin y accoste en 1835, ce groupement d’îlots volcaniques, rongés par les flots de l’océan et dont la végétation n’a guère l’exubérance équatoriale que l’on attendrait à cette latitude, semble n’émerger qu’à peine de la Création du Monde.
Et pourtant, le grand savant britannique ne sera pas dupe. Ni de la pauvreté apparente des lieux, ni du dogme créationniste. La diversité et l’archaïsme de certains genres d’amphibiens, ainsi que la profusion des espèces de pinsons, démontrent l’exceptionnel intérêt des Galápagos pour ceux que l’on appelle encore les botanistes, et révèlent les méandres immémoriaux d’une longue transformation biologique qui oriente peu à peu Darwin vers une théorie du vivant ô combien révolutionnaire : l’Évolution des Espèces.
L’étude comparée des pinsons a certes des charmes incontestables. Mais le béotien qui aborde sur Isabela, Santa Cruz, Española ou San Cristóbal, trouvera matière à s’émerveiller plus aisément et sûrement devant de plus imposantes forces de la Nature : marées d’iguanes libidineux, thalassothérapies de tortues géantes, éperons rocheux disputés par fous et frégates, colonies d’albatros interlopes… Et si les eaux glacées du large ne vous effraient pas, libre à vous de nager parmi requins apathiques et otaries cabotines !