Extrême-Orient > Combats de buffles
Dans les premières semaines suivant le Tết (le nouvel an lunaire vietnamien), plusieurs villages du bassin du Fleuve Rouge organisent des combats de buffles, rixes propitiatoires destinées à inaugurer l'année sous les meilleurs auspices.
Les combattants ont été préparés durant l'année écoulée. Dans chaque district participant, les villageois se cotisent pour acheter et doter un animal, et les notables désignent une famille qui aura la tâche de nourrir, entraîner et soigner quotidiennement le champion. Délicate mission...
Le moment venu, les athlètes cornus s'affrontent deux à deux, dans une arène prévue à cet effet, au son d'une imposante batterie de tambours traditionnels. Le public, d'ordinaire vif et bruyant dans les liesses populaires, est ici plutôt silencieux et concentré, ne laissant échapper une clameur qu'au moment où se dessine la victoire.
Celle-ci s'obtient au bout d'un temps variable, pouvant aller de quelques minutes à une demi-heure ou davantage selon l'endurance des combattants. Pas de coup de grâce en perspective, car le vaincu est celui qui, après avoir encaissé coups de cornes et assauts puissants, prend la fuite le premier. S'en suit alors une course-poursuite dans la gadoue, tandis que les peones cherchent à arrêter les deux bêtes.
Le village propriétaire du buffle vainqueur empoche les honneurs, tandis que les deux bêtes sont évacuées hors de l'arène, direction... l'abattoir en plein air : toutes deux seront sacrifiées, dépecées, débitées et vendues en bord de route.
Attention : les dernières images de ce carnet peuvent indisposer...